La nécromancie : quand les vivants font appel aux morts

Photo : Zelda F. Scott

La nécromancie une mancie ancienne et intrigante.

La nécromancie est une méthode de divination très ancienne, qui consiste à interroger les morts pour connaître l’avenir.
Cette mancie traîne depuis toujours dans son sillage une réputation scabreuse.

L’énigme intrigante de la mort

Depuis des siècles, les hommes confèrent aux défunts le pouvoir de communiquer avec les vivants.
Diverses traces écrites témoignent de l’intérêt de nombreux peuples du monde pour le plus grand des mystères de la vie…
Dans l’Odyssée d’Homère (environ 750 ans avant J.C), un passage du livre XI relate qu’Ulysse se voit contraint d’invoquer l’esprit des morts pour parvenir à s’échapper du monde des enfers.

Certains rites du Chamanisme, liés à l’appel des esprits de la forêt, sont très certainement à l’origine de la naissance de la nécromancie.
Répandue chez les Perses et les Babyloniens, cette méthode divinatoire fait l’objet d’un culte certain chez le peuple Grec, où mages et sorciers (appelés Goètes) entraient régulièrement en communication avec des défunts dans le but d’obtenir révélations et prophéties. Certains, tels les évocateurs d’âme (les psychagogoi) étaient de véritables spécialistes des croyances post-mortem et invoquaient les morts dans des grottes souterraines et les nécropoles.
(Nécromancie : du Grec Necro « mort » et Mantis « divination).

L’usage de la nécromancie ne cesse de croître par la suite, jusqu’à atteindre des sommets de popularité dans la période Moyenâgeuse. Des groupes nécromantiques se créent, et bientôt cette mancie se voit mise au banc des accusés par l’église, qui en interdit la pratique et condamne au bûcher les récalcitrants qui en font toujours l’usage.
Mais une telle injonction n’empêche pas cette méthode divinatoire de continuer à exister et de bénéficier d’un essor considérable durant la Renaissance. Certains de ses détracteurs, tel Robert Fludd (1574-1637), kabbaliste de cette époque, qualifie la nécromancie « comme étant un commerce diabolique avec des esprits impurs ».
Cette opinion partagée par un grand nombre tient sa source d’un amalgame récurrent, mélangeant la méthode divinatoire de la nécromancie avec celle de la négromancie.

Mancie ténébreuse

La négromancie est une technique de divination qui fait usage des cadavres pour la pratique de la magie noire.
Dans les temps anciens, les adeptes de cette mancie s’entouraient déjà d’un rituel macabre pour lire l’avenir dans les entrailles des défunts. Ils fréquentaient les cimetières pour y déterrer les morts et leurs cérémonies se déroulaient sur les tombes. Cette méthode oraculaire est auréolée d’une connotation macabre.

Il convient de citer ici le spiritisme et le channelling, procédés qui permettent aux humains de rentrer en contact avec des entités, et qui bien que s’approchant de la nécromancie n’en restent pas moins différents.

La pratique de la nécromancie

Les nécromanciens pensent que les défunts ont le pouvoir de révéler le destin de chacun. Leur art divinatoire s’accompagne de démarches assez particulières, mais ne nécessite nullement d’aller déterrer des cadavres.

Exemple d’un rituel « moderne » de nécromancie

Lors d’une nuit de pleine Lune, le nécromancien doit se rendre dans un cimetière et creuser un trou, petit mais profond, à proximité d’une tombe. Autour de cet orifice, il va tracer un cercle de protection qui sera assez grand pour qu’il puisse s’y placer à l’intérieur, sans omettre de jeter sur le sol du sel purifié et de l’huile de pin ou de cyprès.
Puis, il va se concentrer et déclarer face au Nord une formule magique. Ensuite, il va s’agenouiller au sol, poser sa question et coller son oreille contre le trou. Une sensation de froid va lui indiquer que la réponse lui a été transmise.
C’est la même nuit, pendant son sommeil, que l’esprit du défunt va lui délivrer la réponse à sa question sous forme de rêve.

La nécromancie est une méthode réservée à des personnes initiées, conscientes des dangers éventuels qui peuvent survenir en la pratiquant.

Article écrit par Gwenaelle Tourray

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