La graphomancie est une pratique divinatoire passionnante qui permet, par le biais de l’écriture, d’entrer en communication avec le monde des esprits.
Un intérêt millénaire
Depuis des temps immémoriaux, du devin grec au griot africain, en passant par les chamans indiens, toutes les civilisations du monde ont démontré un intérêt certain pour expérimenter divers moyens permettant d’établir un pont reliant les hommes avec l’ »invisible ».
La graphomancie tient une place importante dans cette quête de correspondance avec l’au-delà. Cet art divinatoire n’aurait peut être jamais pu voir le jour sans la naissance de la graphologie, terme désignant l’analyse de l’écriture d’un individu afin d’en déterminer son profil psychique et psychologique.
Au milieu du XIXe siècle, époque où les expériences occultes attirent de plus en plus d’occidentaux friands de tout ce qui touche au paranormal, deux sœurs américaines vont populariser la graphomancie : les sœurs Fox.
Mais c’est Léon Hippolyte Rivail (1804-1869), plus connu sous le nom d’Allan Kardec, qui va donner un élan considérable aux différentes formes de communication avec l’au-delà. Ce fondateur du spiritisme moderne, encore adulé de nos jours par de nombreux admirateurs, va consigner sa doctrine dans un ouvrage paru en 1855 : « Le livre des esprits ». Le maître de l’occultisme y mentionne la graphomancie, art divinatoire plus communément appelé « écriture automatique » ou « psychographie ».
Rencontre entre le monde visible et l’invisible
Au cours d’une séance de graphomancie, la main du consultant va être guidée par l’esprit d’une personne décédée. Pratiquer l’écriture automatique, c’est ouvrir une porte sur le monde de l’au-delà et permettre à une entité de communiquer grâce à l’énergie dégagée par le consultant.
Dans la majorité des cas, c’est un proche ou un « guide » qui va venir délivrer messages et révélations concernant le futur. Mais il arrive parfois que des esprits farceurs profitent de « l’ouverture de la porte » pour venir uniquement puiser l’énergie de la personne qui va pratiquer. En agissant ainsi, ces entités sont susceptibles de nuire au bon déroulement de la séance, guidant la main pour lui faire retranscrire des propos vides de sens. D’où l’importance de ne pas négliger les préparatifs rituels avant le début de la consultation.
Une protection indispensable
La personne qui va pratiquer la Graphomancie doit se retirer dans une pièce silencieuse où elle pourra faire abstraction de tout ce qui l’entoure.
Une bougie blanche allumée et du gros sel béni posé sur une soucoupe sont des éléments de protection importants. Après avoir fait brûler de l’encens et s’être muni d’une feuille de papier et d’un stylo, le consultant va pouvoir commencer sa séance d’écriture automatique, non sans avoir au préalable fait une prière, afin qu’un esprit bienveillant se manifeste.
Il va ensuite poser la pointe de son stylo sur la feuille et fermer les yeux pour une meilleure concentration. A partir de cet instant, patience et persévérance vont être de mise. Il arrive en effet parfois que rien ne se passe durant une séance. Il est alors inutile d’insister si au bout d’une vingtaine de minutes le stylo ne fait aucun mouvement : il est préférable de réitérer l’expérience un autre jour.
Lorsque le lien avec un esprit de l’au-delà est établi, le pratiquant va sentir un léger frémissement et le crayon va délivrer des messages. Lors des premières séances de graphomancie, les mots sont quelquefois illisibles; les phrases dénuées de sens; ou la feuille couverte de dessins ou d’un langage incompréhensibles. Mais à force de pratiquer, le consultant va développer sixième sens et maîtrise, qualités indispensables pour une meilleure cohérence des messages reçus.
Il est important de toujours remercier les esprits par une prière à chaque fin de séance.
Dominer l’inconscient
Lorsqu’il pratique la graphomancie, l’individu va entrer dans une sorte d’état de transe. Avec l’expérience, il va apprendre à faire la différence entre les deux catégories d’écriture automatique qui existent :
- l’écriture automatique inspirée : elle mélange les pensées issues de l’inconscient du consultant avec les révélations venant directement de l’entité.
- l’écriture automatique mécanique : elle est uniquement due aux révélations de l’entité. Elle se reconnaît à la manière dont les mots sont inscrits, reliés entre eux sans aucun espace qui les sépare.
Dotée d’une technique puissante, la graphomancie se révèle être un formidable canal de communication avec l’au-delà, capable de délivrer au consultant messages personnels et textes qui s’adressent à l’humanité en général.
Article écrit par Gwenaelle Tourray
