La Graphologie : l’étude du langage écrit

main ecritureC’est au travers de l’écriture que la mémoire des hommes s’inscrit, faisant office de véritable fil conducteur de la pensée du monde.
L’étude des signes qui forment l’écriture est riche d’enseignements divers sur la personnalité intrinsèque d’un individu : c’est ce qu’on nomme la Graphologie.

Quand l’écriture devient une science

Plusieurs siècles avant que la graphologie ne devienne un outil capable de décoder des caractéristiques humaines, quelques érudits avaient déjà émis l’idée qu’écriture et personnalité étaient liées.
Parmi eux, l’historien Romain, Suétone (1er siècle), qui fait remarquer dans son ouvrage intitulé « Vie des douze César » que l’écriture d’Auguste, fils adoptif de Jules César, reflète certains de ses traits de caractère.

Il faut attendre ensuite le XVIIe siècle et les observations en 1622 d’un médecin Italien du nom de Camillo Baldi (1550-1637) pour qu’apparaissent les premières études sérieuses établissant une corrélation entre la forme d’écriture et le caractère d’un individu.

Les constatations de Baldi vont être approfondies par le théologien Suisse Lavater (1740-1801), mais c’est l’abbé Michon qui va devenir le principal précurseur de la graphologie moderne.
C’est alors qu’il officie en qualité de directeur d’école que Jean Hippolyte Michon (1806-1881) côtoie un enseignant nommé Julien Flandrin qui va l’étonner par sa capacité à décrire les aptitudes des élèves simplement en analysant leurs écritures.
Cette rencontre va se révéler déterminante pour Michon qui se prend de passion pour l’étude des formes manuscrites et qui s’applique à établir un classement des diverses écritures existantes. Il nomme sa méthode « graphologie », du Grec graphein « écrire » et logos « la science », et fonde la Société Française de Graphologie (SFDG).

Au décès de Michon, un certain Jules Crépieux-Jamin (1859-1940) reprend les travaux de l’abbé sur l’écriture et en affûte la substance.
Aujourd’hui encore, la méthode de Crépieux-Jamin est celle qui est la plus utilisée par les graphologues.

La « lecture » de l’écriture

ecritureLors d’une analyse graphologique, divers critères vont être pris en compte par le professionnel pour dresser un portrait qui va impliquer une analyse de l’intellect de l’individu, de son comportement et de son affectif.

  • L’intellect : va permettre de déceler les aptitudes dans la créativité, la capacité de raisonnement, de réflexion, et le sens de l’observation.
  • Le comportemental : il implique les motivations inhérentes à la personne, le contrôle dont elle sait faire preuve, son sens de l’initiative, et sa manière de s’investir.
  • L’affectif : il prend en compte le sens du relationnel de l’individu, ses facultés d’adaptation et d’écoute, sa façon de gérer ses émotions et sa possibilité d’évolution.

L’écriture n’est pas immuable et change avec l’âge. Les transformations les plus visibles se font entre la période de l’adolescence et l’âge adulte.
Il est par contre très difficile de pouvoir certifier l’âge biologique d’un adulte à travers une analyse Graphologique.

L’écriture peut varier selon l’état de santé du scripteur. Une personne malade ou fatiguée va inconsciemment tracer des caractères plus « tremblants » que ceux qu’elle écrit habituellement.

Le graphologue va être attentif à la forme et à l’inclinaison des lettres, à leur taille et à la pression exercée par le stylo sur la feuille. (Il existerait 175 espèces d’écritures : ronde, appuyée, grande…). Vont être également pris en compte le mouvement de l’écriture et la marge.

Les travaux de Crépieux-Jamin révèlent 7 genres d’écritures :

  1. La continuité : exprime la façon dont les lettres sont liées entre elles. Elle représente la personnalité.
  2. La dimension : représente l’égo de l’individu, la manière dont il se situe par rapport au monde qui l’entoure. C’est dans les minuscules que se calcule la dimension de l’écriture. Comprise entre 1,5 et 2,5 mm l’écriture est de taille moyenne.
  3. La direction : reflète la manière de se comporter devant les autres. Une écriture qui part sur la droite représente le futur et les gens qui entourent la personne. Sur la gauche, c’est la représentation du passé.
  4. La forme : c’est l’image qu’un individu donne de lui-même. Une écriture déstructurée annonce une personnalité éloignée des conventions. Si elle est formée, la personnalité respecte les normes acquises.
  5. L’ordonnance : elle représente l’attitude et les limites que l’individu se fixe. L’ordonnance, c’est l’occupation de l’espace de la page. Freud définit le blanc comme l’ »inconscient » et le noir comme le « conscient ». Une marge doit avoir une dimension de 2,5 cm, à droite comme à gauche.
  6. Le mouvement : il reflète la manière dont les forces vitales sont utilisées. Une écriture en mouvement exprime un désir constant de renouvellement.
  7. Le trait : il permet de déceler l’énergie psychique, le dynamisme et la part d’affectif.

La graphologie est moins utilisée qu’autrefois lors des entretiens d’embauche, mais elle reste un outil d’analyse personnelle à prendre en compte pour une meilleure connaissance de soi et de son entourage.

Article écrit par Gwenaelle Tourray

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